Comment se laisse-t-on enseigner par les sujets autistes

Comment se laisse-t-on enseigner par les sujets autistes

Suivant l’idée que l’autisme est un handicap, certains mettent l’accent sur la mise en œuvre de méthodes éducatives, adaptées, certes, aux enfants qui en seraient atteints, mais allant dans le sens d’une scolarité comme toute autre.

Qui s’oriente à partir de la psychanalyse, celle de Freud et de Lacan, privilégie l’attention qu’il porte à la singularité de chacun, dont il y a tout à apprendre. Si tant est que le psychanalyste ait un savoir, c’est un savoir qu’il construit au cas par cas, à commencer par le sien. C’est un savoir toujours en chantier, un work in progress. Il apprend de chaque sujet, y compris des sujets autistes.

Les sujets autistes mobilisent en général beaucoup de monde autour d’eux, le travail ne se fait pas toujours, ou pas seulement dans le huis clos du cabinet de l’analyste ou du thérapeute, il se fait aussi avec l’éducateur, l’infirmier, l’orthophoniste, etc.

Lors de cette journée, des praticiens de différentes formations, travaillant dans des institutions, pour enfants ou pour adultes, viendront dire ce qu’il en est de leur rencontre avec des sujets autistes. Ils nous parleront des inventions, des trouvailles dont ils peuvent faire preuve à condition qu’on sache les accueillir, et en « accuser réception ». Accueillir ces inventions implique que les équipes soignantes, éducatives, se laissent déloger d’une certaine conformité institutionnelle. Nous entendrons le témoignage de certains qui ont été ainsi conduits à des solutions innovantes pour répondre de façon adaptée aux sujets autistes qu’ils accompagnent.

Les sujets autistes sont au travail et ils nous mettent au travail. Ils nous obligent à nous interroger sur des questions essentielles. Qu’est-ce que le langage ? Et le rapport à l’Autre ? Qu’est-ce qu’avoir un corps ? Et ce faisant nous en apprenons un peu plus sur notre humanité.

Pour plus d’informations, programme, affiche, le Blog de l’ACF IdF :

http://acfidf.wordpress.com


Faire semblant ? Une pratique en institution

Nous avons le plaisir de vous annoncer la prochaine Journée organisée par l’ITEP de Bellefonds qui aura lieu le samedi 25 septembre.

Suite à l’argument, vous trouverez l’affiche, le programme et,

en pièce jointe, le bulletin d’inscription.

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Faire semblant ?

Une pratique en institution

Les enfants posent souvent cette question : « C’est pour de vrai ou c’est pour de faux ? » Quand ils la posent, ils accèdent au « semblant », et c’est un pas décisif. Et l’institution n’est pas en reste pour susciter, produire des situations pour « faire semblant ». Jeux, déguisements, masques, saynètes mises en scènes visent à décoller l’enfant du réel dans lequel il est pris. Faire semblant, c’est quitter la réalité pour le jeu, pour la fiction. Quand le corps n’est plus atteint réellement, quand cela devient un jeu, faire semblant d’être mort, faire semblant de se blesser, faire semblant d’être la maman ou le papa, quel apaisement ! Mais ce n’est jamais gagné, c’est un travail qui met chaque adulte aux prises avec son inventivité, son rapport au comique, au mot d’esprit et ses inventions peuvent être multiples dans cet espace restreint qui le lie aux enfants.

Si le symbolique est forclos et menace toujours de faire irruption dans le réel, quelle est la place du semblant ? Avec Lacan, le semblant relève aussi bien de l’imaginaire que du symbolique. Imaginaire, il consonne avec le semblable, symbolique, c’est par exemple, avec le jeu de cache cache, le premier jeu d’apparition et de disparition. Et c’est aussi le signifiant même que le semblant interroge. Jacques-Alain Miller en propose la définition suivante : « Le semblant désigne un signifiant qui n’est pas comme les autres. C’est celui qui peut apparaître comme fondateur… c’est en quoi le semblant est le point de capiton » (De la nature des semblants, 26 février 1992, cours inédit). Voici une définition qui ne manquera pas de nous orienter lors de cette journée destinée à qui s’occupe d’enfants pour lesquels s’attacher à voiler le trop de réel qui fait leur quotidien et à rendre leur vie supportable est un enjeu à chaque fois recommencé.

Le matin, après une introduction au thème par Michel Neycensas, deux cas seront discutés. Le premier sera présenté par Thomas Offe et Paul Gil qui interviennent à Bellefonds. Ils parleront sous le titre « Du bon usage du semblant ? » Le second cas sera présenté par Aurélie Marsaleix, infirmière à l’hôpital de Jour de la Demi-Lune, sous le titre : « Le semblant à la rescousse. » Cette séquence sera présidée et animée par Danièle Lacadée-Labro.

L’après-midi une première séquence permettra de discuter deux cas. Le premier, sous le titre « Nathan le magicien », sera présenté par Virginie Toulza, Viviane Durand et Marie-Agnès Macaire. C’est un cas du Jardin d’enfants de Bellefonds. Le second sera présenté par Philippe Larrouy, psychomotricien à l’hôpital de jour de Podensac, sous le titre « Pour de faux, pour une vraie place ».

Lors de la seconde séquence nous aurons le plaisir d'accueillir Hervé Damase qui intervient au CTR de Nonette. Le titre de son exposé: « Ironie et semblant ».

Ces deux séquences seront présidées et animées par Laure Naveau qui donnera les conclusions de la journée.

Se servir de l’institution

Se servir de l’institution

Alors que la psychiatrie de l’enfant connaît un remaniement qui passe par une reconfiguration de la séméiologie réduite à un catalogue de troubles avec pour conséquence le handicap qui en résulte, donner toute sa noblesse et sa place à l’institution revient à ne pas cesser de mettre au poste de commande une clinique qui accueille ce que l’enfant a de plus particulier et qui ne se range dans aucune classification.

L’institution peut être l’instrument dont les professionnels vont se servir pour offrir abri et accueil à ce qui se présente pour la plupart des enfants que nous recevons, comme radicalement étranger, voire insupportable, sous les modalités du rejet de l’autre ou de sa destruction.

Nous partirons de l’expérience de l’hôpital de jour « l’Ile verte ». Si groupes et ateliers scandent la vie de l’institution, nous ferons valoir comment cet appareillage institutionnel trouve son fondement dans une approche clinique. Pas de programme, pas de protocole, pas d’institution pré-établie, chacun se dispose pour être « à l’heure du sujet ». Dès lors, l’enfant peut produire ses points d’ancrage, ses constructions avec le trait de l’invention qui lui est propre.

Lors de cette après-midi, à plusieurs, psychiatre, psychologue, infirmiers, nous témoignerons de la façon dont un enfant se sert de l’institution pour trouver un rapport plus pacifié à l’autre. Dans un contexte où la psychanalyse est toujours accusée d’influencer l’offre de soins et souvent soupçonnée de culpabiliser les parents, nous ferons valoir comment l’institution permet d’établir des espaces de conversation avec les parents.

Nous aurons la chance d’entendre Dominique Holvoet, directeur thérapeutique au Courtil, institution fondatrice du RI3, réseau qui favorise les liens de travail et d’échanges entre les professionnels orientés par la psychanalyse d’orientation lacanienne. Les travaux du RI3, dont nous avons eu un écho à Bordeaux lors des journées de Janvier 2010 sur le thème « Cas d’urgence », donnent des points d’appui précis pour la prise en charge des enfants psychotiques et autistes en institution. Cette après-midi sera l’occasion de poursuivre les échanges et d’avancer dans les questions relatives à la pratique en institution. La création d’un Atelier clinique du RI3 dans notre région sera la suite logique de nos travaux.

Docteur Maryse ROY

Microsoft PowerPoint - AFFICHE[1][1]


JOURNÉE D’ÉTUDE de L’ADIR

JOURNÉE D’ÉTUDE de L’ADIR

Association pour le Développement des Institutions de Recours

Samedi 16 octobre 2010 (9h30 - 18h)

A l’Institut de Formation au Travail Social,

201, chemin de Faveyrolles, Quartier Darbousson,

83190 Ollioules (Direction Chateauvallon)

Clinique

de l’urgence ordinaire

avec

Jean-Robert RABANEL

psychanalyste

Responsable thérapeutique du Centre Thérapeutique et de Recherche Nonette.

Urgnece Picasso II

Il s’agit d’étudier, dans une clinique au quotidien, en institution, les situations d’urgence – ou de crise – dans lesquelles notre savoir-faire est particulièrement mis à l’épreuve. Nous distinguerons ainsi, lorsque le sujet s’affronte à l’angoisse, les réactions dans l’urgence et les réactions àl’urgence. Les enjeux cliniques y sont cruciaux dans la mesure où un réel est en jeu, face auquel l’enfant psychotique est souvent démuni et l’invention de l’intervenant, dès lors, nécessaire. Nous parierons sur le témoignage vivant qui nous semble être le meilleur abord pour mettre au travail ces questions. Des situations cliniques et des cas développés seront présentés, éclairés par l’orientation psychanalytique.

A cette occasion, seront édités les actes de la Journée 2008 « Sortir de l’autisme ».

Participation aux frais : 20 E. Etudiant :10 E.

Chèque à : ADIR - Journée, 50, chemin E. Massiani, 83190 Ollioules.

Renseignements : 06 85 309 309 - Inscriptions : 04 94 93 69 00

Comment apprennent les enfants troublants et troublés ?

C’est avec plaisir que nous vous informons de la tenue prochaine d’une Journée d’étude du Laboratoire du Cien de Saint-Malo dont vous trouverez ci-dessous l’argument, ainsi que le programme et l’affiche en pièces jointes.

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Le 16 octobre 2010, de 8h30 à 17h30

Journée d’étude du Laboratoire du Cien de Saint-Malo

Comment apprennent

les enfants troublants et troublés ?

Le matin, 4 vignettes pratiques présenteront l’accueil d’enfants « dits-autistes » et de leurs parents, dans des lieux différents : camps, école… Les professionnels parleront à partir de leurs disciplines : assistante de vie scolaire, professeur des écoles, professeur de collège, psychomotricienne. Ils témoigneront de l’angoisse du diagnostic quand ce dit, « autiste », enferme l’entourage et l’enfant dans le désarroi. Il y a pourtant, déjà là, un savoir à l’œuvre, parfois figé, suspendu aux dits prétendument scientifiques. L’Autre peut s’avérer trop présent. Parier sur une rencontre et donner la place à la chance inventive peut ouvrir une voie « à prendre », celle à partir de laquelle l’enfant donnera une cohérence au monde. Il pourra, dès lors, l’ordonner, le classifier et trouver son mode pour s’y inscrire. Acquérir un savoir, c’est pouvoir en effet en user, s’en servir et en jouer…

L’ouverture à l’Autre est allégée quand l’angoisse est tempérée, et le savoir peut alors devenir un « jeu de vie », selon l’expression de Freud à propos de l’école. Se faire partenaire de ce jeu singulier tisse un lien et favorise l’élaboration de ce savoir. Elle protège le sujet de ce qui le menace et lui permet une sortie de l’isolement. Un dialogue avec l’enfant ne peut s’établir qu’avec qui consent savoir ne pas savoir. Par ce biais, une prise dans l’Autre.

Le laboratoire « En 3 actes » du CIEN de Saint-Malo a invité Claudine Valette-Damase, membre de l’ECF, Vice-présidente du CIEN, afin que, par sa présence « extime », le travail de chacun des membres du lab. puisse se décompléter, rebondir, poursuivre sa recherche…

L’après-midi, Isabelle Guinic, présidente de l’association de parents d’enfants autistes Bol d’Air-Trait d’Union, conversera avec des membres du lab., à partir de la création d’un dispositif d’accueil temporaire qui a donné un prix tout particulier au répit des parents et celui pressenti nécessaire pour leurs enfants. Le répit est à prendre au sérieux puisque s’en dégage une rigueur pour des franchissements surprenants : dormir ailleurs, aller à la piscine…

Puis, Jean-Claude Maleval, membre et de l’ECF et membre du lab., interviendra sur pourquoi « Apprendre ne suffit pas ».

Le laboratoire de St Malo a la joie d’organiser cette journée d’étude issue d’une dynamique aux conséquences citoyennes, car elle engage la responsabilité de celui qui accueille l’enfant.

renseignements

Isabelle Fauvel,

5 place Toullier,

35120, Dol de Bretagne

isabelle.gfauvel@wanadoo.fr

inscription

tarif normal : 12 €

tarif réduit : 7 € (demandeurs d’emploi et étudiants)

réservation possible par téléphone au 06 61 82 95 04

telephone

Isabelle Fauvel : 06 85 75 41 02

Michel Forget : 06 45 20 61 02